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The X-Files

19 février 2005

Biographie rapide

Avant d'aller plus loin, voici quelques indications me concernant.

Je m'appelle donc Monica Reyes ; je suis née à Austin, TX, mais j'ai grandi au Mexique avec mes parents adoptifs. J'ai obtenu un diplôme dans les Etudes Religieuses avec une spécialisation dans le domaine des crimes rituels. J'ai rejoint le FBI en 1990 et j'ai été initialement affectée au Bureau Local de la Nouvelle-Orleans (LA). C'est en 1992, lors de mon transfert au Bureau de New York, que j'ai fait la connaissance de mon équipier actuel, l'agent spécial John Doggett. A cette époque, il n'avait pas intégré le FBI et était policier. En décembre 1997, j'ai participé à l'enquête concernant la disparition puis le décès inexpliqué du fils de John, Luke Doggett. Aujourd'hui encore, de nombreuses questions demeurent sans réponses quant à cette affaire, le principal suspect ayant trouvé la mort en 2001 dans un accident de voiture.

J'ai été à nouveau transférée au Bureau de la Nouvelle-Orleans en 1999, avant d'être assignée aux Affaires Non Classées à la demande de John Doggett, qui était entré au FBI quatre ans auparavant. C'était en 2001. Les mois qui suivirent ont contribué à briser une bonne partie de mes illusions, ainsi que celles de l'agent Doggett. Je dois dire que depuis cette date, la vision que j'avais de mon travail et du Gouvernement que je représente a bien évolué (et pas dans le bon sens). Nous avons vu nos deux prédécesseurs, les agents Scully et Mulder, obligés de prendre la fuite pour sauver leur vie ; ils sont forcés de se cacher comme des criminels, alors que leur seul crime est d'avoir voulu faire connaître la vérité...

Alors pourquoi sommes-nous restés ? John a pensé quitter le Bureau, et je reconnais que c'est une idée qui m'a également traversé l'esprit. Finalement, nous n'en avons rien fait, et nous continuons de nous occuper des Affaires Non Classées. Je crois que nous sommes justement restés à cause de Fox Mulder et de Dana Scully. Ou plutôt, grâce à eux. Pour que leur travail ne tombe pas dans l'oubli.

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16 février 2005

Affaire XF1236CO - conclusion

Il ne m'a pas été possible de poster ce message plus tôt, les deux jours qui viennent de s'écouler ayant été plus mouvementés que prévu. Je profite de notre voyage de retour pour brancher mon ordinateur portable et taper ces quelques lignes ; je compte poster prochainement mon rapport complet sur cette affaire qui avait finalement beaucoup à voir avec les affaires non classées.

Le dossier que nous avons reçu concernant les crimes similaires à ceux de Fairplay a été le premier élément à nous mettre sur la voie. Ces crimes avaient été commis entre février 1999 et juin 2000 à Richfield (Utah), Page (Arizona) et Santa Clara (New Mexico). On a pu dénombrer 11 victimes à ce jour, mais certains faits (notamment la grande mobilité du tueur, chauffeur routier de profession) semblent indiquer qu'il pourrait y en avoir beaucoup plus. Le coupable de ces meurtres, Jeremy Rhames, s'est suicidé par pendaison dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2005 après avoir laissé une lettre que nous avons pu lire lorsque le dossier nous a été communiqué. Dans ce message, Rhames affirmait qu'il ne tarderait pas à revenir sur Terre pour poursuivre "ses petites distractions", et qu'alors il serait impossible d'y mettre fin. C'est cette lettre et la certitude qui en émanait qui nous a intrigués et nous a incité à poursuivre nos investigations. Nous avons découvert que Rhames était originaire de Fairplay...et qu'il y avait été enterré ! C'est en observant plus attentivement la localisation des trois victimes que John s'est aperçu qu'elles habitaient toutes à proximité du cimetière de la ville.

En nous rendant sur place, nous avons pu remarquer que ce cimetière était le terrain de jeu et de rencontres favori des jeunes de Fairplay. Nous n'avions aucune hypothèse précise pour expliquer cela, mais nous avions la certitude que Rhames était mêlé d'une manière ou d'une autre à ces nouveaux meurtres. Nous avons demandé l'autorisation d'exhumer le corps, mais Greenwood a refusé. Entre temps, un examen plus minutieux de la maison de Kelly Paulson et principalement de son jardin a mis en évidence des traces de pas appartenant à un enfant ; Kelly Paulson n'ayant pas d'enfants et ne connaissant personne ayant des enfants, nous avons été plutôt intrigués par ce point. L'éclaircissement est venu de façon plutôt brutale, quand un enfant d'une douzaine d'années est venu frapper à ma porte. J'ai tout de suite éprouvé en sa présence cette sensation désagréable que j'avais ressentie chez Kelly Paulson ; j'ai eu le temps d'alerter John avant de repérer le couteau que l'enfant dissimulait sous son blouson. Je ne pouvais pas prendre le risque de faire usage de mon arme sur un enfant qui n'était à priori pas conscient de ses actes et qui n'était même pas lui-même ; je ne peux pas le jurer, mais je crois avoir entraperçu le visage grimaçant de Rhames pendant que cet enfant se rapprochait de moi avec ce couteau. Ce qui est sûr, c'est qu'il avait sa voix, que nous avons eu l'occasion d'entendre par la suite sur un enregistrement. John est parvenu à désarmer l'enfant, qui a aussitôt retrouvé ses esprits et s'est effondré en pleurs, ne comprenant pas ce qu'il faisait là.

Cet épisode nous a permis au moins de convaincre Greenwood qu'il se passait "quelque chose" d'anormal et que Rhames y était mêlé. Je ne dis pas que le shérif a adhéré à notre explication, mais il nous a au moins écoutés, déstabilisé par le récit du jeune garçon, qui se trouvait être en plus (et je dirais presque "par chance") le fils d'un de ses adjoints. Nous avons exhumé le corps de Rhames ; est-ce un effet du froid ou bien autre chose, je ne saurais le dire, mais le cadavre était parfaitement intact, comme si on l'avait enterré la veille. J'admets que son visage souriant risque de me hanter durant quelques nuits. On aurait dit qu'il était ravi d'aller au devant de la mort. Son sourire semblait nous dire : "Je vous avais prévenus"...

Nous avons décidé de procéder à sa crémation ; je dois préciser que nous n'avions aucune autorisation pour cela, mais nous en avons pris la responsabilité. Rhames n'ayant aucune famille, nous ne devrions pas encourir de poursuites. Les cendres de Rhames ont été remises dans le caveau et Greenwood semble désireux d'interdire l'accès au cimetière. Il a peut-être jugé préférable d'accorder de la valeur à nos explications...

Nous nous trouvons actuellement à bord de l'avion à destination de Washington D.C. et ni John, ni moi sommes mécontents de quitter le froid polair du Colorado ! J'avoue être également pressée de rentrer chez moi pour prendre un peu de repos ; j'ai commencé la rédaction de mon rapport, afin de prendre un peu d'avance. Finalement, il y avait dans cette affaire plus de paranormal que ce que nous croyions.

le 16 février 2005

Agent Spécial Monica Reyes

14 février 2005

Affaire XF1236CO - avancées

Comme prévu, j'ai profité de la soirée d'hier pour retourner sur les lieux du troisième crime. Cette visite et ce que j'ai ressenti sur place me laissent penser qu'il y a autre chose qu'un simple tueur en série dans cette affaire. Ce que j'éprouve dans ces moments-là est difficilement explicable et m'a valu bien des moqueries par le passé, et je n'en fais généralement pas état quand je peux m'en dispenser. J'imagine la tête de Greenwood si j'abordais le sujet avec lui... Non, rectification : je ne préfère pas imaginer sa réaction dans ce cas-là !!

Nous avons reçu aujourd'hui une réponse ; VICAP a trouvé un cas similaire, mais nous devrions recevoir le dossier complet avant la fin de l'après-midi. La soirée risque d'être longue car nous allons devoir étudier tout ce dossier dans ses moindres détails pour savoir si nous sommes face à un "copycat" (tueur qui "recopie" la méthode d'un autre serial killer) ou face à un tueur qui utiliserait des méthodes similaires sans le savoir. J'ai déjà une idée sur le sujet... Ces crimes sont trop soigneux, trop méticuleux pour que ce soit l'oeuvre d'un parfait débutant. De plus, la toxicologie révèle que Kelly Paulson était bien droguée au moment de l'agression ; un produit utilisé pour plonger les patients en état d'hypnose a été retrouvé dans son sang. Le rapport toxicologique doit également nous parvenir sous peu (dans moins d'une heure j'espère). Cela explique le manque de réaction des victimes. Je me demande si ce produit les plonge dans l'inconscience, ou si elles se trouvent seulement dans l'incapacité de bouger.

Notre enquête sur les trois victimes n'a rien donné. Aucun point commun, aucun lien ne semble les relier entre elles. Nous avons passé la matinée à interroger leur famille et leur entourage, en vain. Elles ne se connaissaient que vaguement, et seule Kelly Paulson était originaire de Fairplay. Les autres venaient de l'Oregon et de l'Etat de Washington. Comment le tueur les choisit-il ? Pourquoi ? Où les repère-t-il ? Toutes ces questions ont besoin d'une réponse que nous sommes malheureusement incapables de donner pour l'instant. J'espère que nous en saurons plus ce soir et que nous serons enfin en mesure d'identifier le meurtrier. Je redoute qu'il n'y ait une quatrième victime.

13 février 2005

Affaire XF1236CO - Allaire Timbers Inn

Voici notre hôtel... Heureusement pour nous, il n'y a pas autant de neige que sur la photo, même si ce matin il ne faisait que 21 °F (environ -6°C). Dans des moments comme ça, je bénis le Ciel d'avoir grandi au Mexique et pas au Pôle Nord !

13 février 2005

Affaire XF1236CO - deuxième jour d'enquête

La météo l'avait prévu, et c'est arrivé : il a neigé durant la nuit. Pas beaucoup, mais assez pour faire tomber la température de quelques degrés encore. Nous allons finir congelés...

Pour en revenir à notre dossier, nous avons donc profité de l'après-midi d'hier pour visiter le lieu du dernier crime en date. Je n'ai pas aimé ce que j'ai ressenti sur place, mais j'ai préféré ne pas en parler en présence de Greenwood. En plus de me considérer comme une enquiquineuse, il aurait pu aussi me prendre pour une "cinglée", alors autant éviter de lui fournir ce genre d'arguments... Toujours est-il qu'il y avait vraiment de mauvaises vibrations dans cette maison, principalement dans la pièce où a été commis le meurtre. Je n'arrive pas trop à m'expliquer cette sensation pour le moment, mais c'était si oppressant j'ai été obligée de sortir prendre l'air. John a remarqué mon malaise mais ne m'a pas posé de questions, soit parce que Greenwood était là, soit parce qu'il attend que je lui en parle la première. Je compte retourner sur place dans la journée, au pire ce soir. Seule, si possible. Même si j'admets ne pas être trop enthousiaste à cette idée...

Nous savons au moins une chose : Kelly Paulson (victime N°3) a ouvert à son meurtrier. Aucune trace d'effraction. Il y avait aussi des verres (vides) et une bouteille de jus d'orange sur la table basse du salon, preuve qu'elle appréciait son visiteur au point de lui offrir un rafraîchissement. Greenwood a pu nous dire d'elle qu'elle n'avait jamais quitté Fairplay depuis le décès de ses parents et qu'elle était assez solitaire. J'y vois la preuve que notre tueur est lui aussi un habitant des lieux, ou tout au moins un proche riverain. Greenwood semble très réticent devant cette hypothèse, et sur ce point je peux le comprendre. Fairplay n'est qu'une petite localité, où tout le monde se connait...

Fairplay ne possédant pas de lieu d'hébergement, John et moi logeons au Allaire Timbers Inn, un hôtel situé à une vingtaine de km, dans une ville appelée Breckenridge. Nous avons été obligés de chercher nous-mêmes un hébergement hier soir, Greenwood n'ayant évidemment pas pris la peine de nous faciliter les démarches. Nous aurions pu tomber plus mal, car l'hôtel en question ne manque pas de charme. Enfin, à $145 la nuit, c'est la moindre des choses... La note de frais va encore être salée cette fois-ci. Quand nous sommes envoyés dans de grandes métropoles, nous avons droit à des tarifs réduits, car la plupart des chaînes d'hôtel ont un partenariat avec le FBI. Mais quand nous atterrissons dans des coins perdus comme Fairplay, c'est à nous de nous débrouiller. Et après notre voyage, nous étions trop pressés de nous reposer pour nous soucier des finances du Bureau !

Ce matin, Greenwood nous a donné les trois dossiers concernant les victimes ; nous espérons trouver d'autres points communs entre elles, en plus du profil de base. Peut-être fréquentaient-elles toutes un bar, un magasin... Dans une ville comme New York ou Chicago, ce genre de recoupement peut prendre deux semaines ; ici, ça ne pourra qu'être plus rapide. A condition qu'il y ait effectivement un lien tangible entre elles.

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12 février 2005

Affaire XF1236CO - visite au légiste

J'aurais cru ça impossible, mais la température semble encore avoir chuté de plusieurs degrés. Je vais bientôt avoir les doigts trop engourdis pour taper sur le clavier !  Je vais finir par penser qu'ils ont branché la climatisation, juste pour essayer de nous faire mourir de froid… Je soupçonne John d'avoir pillé la réserve de café de nos charmants hôtes. Ça ne risque pas d'améliorer nos relations…

Au moins, le légiste a fait preuve de plus de diplomatie que Greenwood. Mais ce qu'il nous a appris n'a malheureusement rien d'essentiel. La victime a été frappée alors qu'elle se trouvait en position assise, ce que nous savions déjà de par les clichés pris sur le lieu du crime. Rien de précis non plus sur l'arme utilisée. Elle a sectionné la jugulaire, entraînant une mort immédiate, mais la victime a été frappée à plusieurs reprises après sa mort, particulièrement au visage. Je reste tout de même intriguée par l'absence de réaction de la victime ; j'ai demandé au légiste (Jonas Randolph) de rechercher des traces de drogues dans son sang. La meurtrissure est nette et indique que Kelly Paulson (victime N°3) n'a pas cherché à se défendre ; elle n'a aucune blessure défensive sur les mains, et le fait qu'elle ait été frappée alors qu'elle était tranquillement assise sur son canapé est également troublant. Qui resterait dans cette position devant un agresseur muni d'un couteau ?

Randolph pense avoir les résultats de la toxicologie dès demain. L'échantillon a été envoyé à Denver ; le transmettre à notre laboratoire de Quantico aurait pris trop de temps. Et le temps risque justement de manquer si le tueur compte remettre ça.

Prochaine étape après le déjeuner : visite du lieu du crime. Greenwood doit nous y conduire. Espérons qu'il ne cherchera pas à nous perdre en route. Remarquez, il me semble impossible de se perdre à Fairplay…

 

Fairplay, CO ; le 12 février 2005

Agent Spécial Monica Reyes

12 février 2005

Affaire XF1236CO - prise de contact

 J'imagine que j'ai fait preuve d'un trop grand optimisme. Le shérif et ses acolytes ne paraissent pas enchantés par notre présence, et John lui-même ne semble pas ravi par son séjour à Fairplay. Il faut reconnaître que le secteur manque considérablement de charme. Et pour couronner le tout, il fait si froid (37.6 °F soit à peine 3°C) que je regrette amèrement de ne pas avoir mis de pulls en laine dans ma valise. Il n'y a pourtant pas une grosse différence avec la température de Washington, mais ça se sent quand même ! Le ciel est d'un beau gris, et le vent semble vouloir se lever… Il parait même qu'il pourrait neiger cette nuit. C'est une promesse que je me fais : la prochaine fois, j'essaierai de me renseigner sur la météo avant de partir à l'aventure ! D'un autre côté, essayons de positiver : il y a à peine 620 habitants, et le calme ambiant est plutôt agréable, comparé à l'agitation de Washington !

Revenons-en à l'essentiel : nous avons été "accueillis" par le shérif, un dénommé Cole Greenwood. J'ai mis "accueillis" entre guillemets parce que l'accueil en question a été des plus sommaires. Greenwood est le stéréotype parfait du shérif de campagne : bedonnant, les tempes grisonnantes et l'air perpétuellement grincheux. La première phrase qu'il nous ait dite (avant même de songer à dire bonjour) a été pour nous signifier que nous n'avions aucune raison de nous trouver là. John lui a (aimablement) signalé qu'il y avait tout de même trois meurtres et que la police ne disposait pour l'heure d'aucune piste ; Greenwood n'a répondu que par un vague marmonnement. Je n'ai pas compris tous les mots, mais je crois bien que ce n'était ni très poli, ni très aimable. On va donc faire une croix sur la coopération entre police locale et FBI…

Les autres policiers semblent d'ailleurs à l'image de leur patron, du moins en ce qui nous concerne. Ils nous ont regardé passer comme si nous étions des phénomènes de foire. A bien y réfléchir, ma comparaison est mauvaise : ils se comportent plutôt comme si nous étions contagieux. Greenwood nous a attribué un bureau miteux et sans chauffage. Dès que j'en aurais l'occasion, je compte foncer dans un magasin pour rafler deux ou trois pulls bien épais. Et peut-être même une écharpe. Comme l'a dit John, on n'a pas idée de vivre dans un coin aussi glacial !

Pour l'heure, le programme est simple : d'abord, nous allons voir le légiste, en espérant qu'il se montrera moins hostile que ses collègues. Ensuite, nous irons visiter le domicile de la dernière victime. J'espère que ces formalités nous en diront un peu plus sur le mode opératoire du tueur. Après cela, la troisième étape consistera à dresser la liste des points essentiels que l'on retrouve dans les trois cas, afin d'entrer ces données dans notre fichier informatisé. Nous trouverons peut-être une concordance qui nous fournira une piste.

 

Fairplay, CO ;  le 12 février 2005

Agent Spécial Monica Reyes

 

12 février 2005

Affaire XF1236CO - carte de Fairplay, CO

Voici un plan sommaire de Fairplay. Les points rouges signalent l'emplacement des trois meurtres. Impossible d'obtenir un plan plus détaillé pour le moment. Le fait le plus frappant est que le tueur sévit en dehors du centre-ville (s'il est vraiment possible de donner ce nom au centre de Fairplay...), là où les habitations sont les moins nombreuses. Est-ce voulu, ou bien est-ce seulement parce que les victimes qu'il avait repérées logeaient dans ce secteur ? C'est encore un point à éclaircir.

12 février 2005

Affaire XF1236CO - Départ pour le Colorado

Je me trouve actuellement à bord d'un avion à destination de Denver, CO. Nous nous rendons en réalité dans une localité située à environ 130 kilomètres de Denver : Fairplay. J'admets que c'est un nom plutôt curieux pour une ville… Comme l'a souligné John, espérons seulement que nos contacts locaux sauront eux aussi se montrer fair-play. Il faut dire que notre arrivée suscite rarement l'enthousiasme des autorités locales, qui nous considèrent davantage comme des concurrents directs que comme des alliés. Le FBI a mauvaise presse, et à mon avis, il faudrait plus qu'un matraquage publicitaire pour renverser la tendance. Cette situation n'est pas seulement pénible, elle peut également causer du tort à une enquête et nous faire perdre un temps précieux.

Nous avons été mis sur une affaire qui n'a à première vue aucun rapport avec les Affaires Non Classées, mais qui semble relever de nos compétences, ou plus spécifiquement de mes compétences. Il s'agit d'une série de crimes particulièrement violents, qui semblent être l'œuvre d'une seule et même personne. Jusqu'à présent, on dénombre trois victimes. C'est trop tôt de parler d'un tueur en série, néanmoins les quelques éléments dont nous disposons convergent dans ce sens. Les victimes ont toutes le même profil (des femmes dans la trentaine, célibataires, de race caucasienne), et dans les trois cas, aucun bien personnel n'a été volé. Ce qui veut dire que l'homme que nous recherchons ne tue que pour satisfaire son propre plaisir. Le modus operandi très élaboré et le soin que le meurtrier met à brouiller les pistes pourraient indiquer que nous sommes confrontés au mieux à un méticuleux qui a soigneusement planifié ses crimes, au pire à un tueur expérimenté. Une des étapes de notre enquête va donc être de relever les éléments les plus flagrants dans chacune de ces trois affaires, de manière à lancer une recherche grâce au programme VICAP. Cela devrait nous permettre de savoir si des crimes similaires ont déjà été commis. Il arrive que les tueurs en série changent de région quand ils se sentent acculés, et l'immensité de notre territoire leur facilite grandement le travail.

Nous n'avons à notre disposition qu'un dossier succinct essentiellement composé de photographies des victimes et des rapports établis par les légistes. Nous savons que le tueur se sert d'une arme blanche, probablement d'un banal couteau de cuisine. Quelqu'un qui se fie aux séries télévisées pourrait croire qu'il est très simple de remonter jusqu'au coupable rien qu'en identifiant l'arme du crime. C'est vrai dans certains cas, mais malheureusement pas dans la majorité. La réalité est plus complexe que la fiction.

Le troisième corps a été découvert hier matin, ce qui signifie que nous allons pouvoir l'examiner avant qu'il ne soit exhumé. C'est une bonne chose. Il ne reste plus qu'à espérer que la police du coin se montrera coopérative.

 

11 février 2005

Objectif et raison d'être...

On dit souvent qu'il est possible de trouver n'importe quoi sur Internet, et c'est vrai. Ce n'est pas toujours une bonne chose ; je pense particulièrement à ces "modes d'emploi" diffusés sur le Web, et qui incitent les adolescents en quête d'émotions fortes à fabriquer des bombes qui leur explosent entre les mains. Internet peut être un outil dangereux. D'autant plus dangereux qu'il est accessible à tous. Il n'y a pas de censure sur le Web, et si quelqu'un essaie d'en instaurer une, les utilisateurs ont vite fait de trouver une façon de la contourner. C'est une des raisons qui m'a incitée à ouvrir ce "blog". Je cherchais un moyen de faire connaître la vérité sans qu'elle puisse disparaître à nouveau, comme elle l'a fait par le passé. J'ignore encore si ce moyen que j'ai choisi est le bon, mais je l'espère sincèrement.

Je compte utiliser cet espace pour laisser une trace de la vérité. Une trace impossible à altérer, à déformer ou à effacer. Internet ne connait pas de limites ; des millions d'informations y circulent chaque jour, à chaque heure et à chaque minute. Il est quasiment impossible de contrôler ce flux continu. Quasiment. Il y a encore quelques mois de cela, j'aurais été contre l'idée de me servir d'une telle méthode, mais j'ai finalement compris que nous n'avions que deux solutions : nous taire et leur céder la victoire. Ou bien parler, d'une façon ou d'une autre, et faire en sorte qu'ils ne puissent jamais remporter la guerre.

Ceci dit, il y a des fois où je doute. Quand je regarde en arrière, quand je songe au passé, je me demande si nous avons pris la bonne décision. Et puis je pense à eux, à ce qu'ils ont fait et à ce qu'ils ont sacrifié pour que la vérité ait une chance de survivre, et mes doutes disparaissent. Momentanément. Car ils reviennent toujours.

Et c'est peut-être mieux ainsi...

Washington D.C., le 11 février 2005

Agent Spécial Monica Reyes

 

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